jeudi 2 juillet 2015

Lucho Herrera et tout un peuple derrière Quintana


C'est au Tour de France 1983 que le peloton professionnel et le monde entier découvrent avec stupéfaction une petite équipe venue de Colombie composée uniquement de coureurs amateurs qui révolutionneront cette discipline purement européenne qu'était le cyclisme de cette époque. Le grand Jacques Anquetil écrira dans L'Equipe à la fin du Tour: "S'ils reviennent, ils seront extraordinaire". Et ils sont revenus...

Tous ceux qui ont connu cette époque se souviennent de Lucho Herrera le jardinier de Fusagasuga et de Fabio Parra le brillant troisième du Tour de France 1988. On les appelait les escarabajos, les coléoptères en espagnol. La montagne était leur terrain de jeu, les grandes étapes de plaine et le contre-la-montre leurs pires cauchemars. C'était les grandes heures de la mythique équipe Café de Colombia.

Martin Ramirez gagne le Dauphiné en 1984, Herrera gagne la Vuelta en 1987 et termine cinquième du Tour, Fabio Parra termine troisième du Tour 1988... Dès que la route s'élevait, tout le monde se méfiait des agiles coureurs colombiens. Et puis plus rien ou presque pendant quasiment 30 ans... Anquetil s'était trompé, ils sont revenus mais ce n'était qu'un feu de paille.


Les années 2010 signent le retour au premier plan de cette nation sud-américaine où le cyclisme est roi. Une génération exceptionnelle est sur le point de conquérir le peloton: Quintana, Uran, Betancur... C'est tout un peuple qui se prend à rêver d'une victoire colombienne sur le Tour de France, à commencer par Luis Herrera lui même qui a déclaré sur la chaîne de télévision Senal Colombia: "Nous (les colombiens) avons déjà gagné le Giro et la Vuelta, le Tour c'est difficile et compliqué mais je pense que nous sommes très proches de pouvoir le gagner" " Il constate aussi que depuis son époque "les parcours ont changés, les vélos aussi, l'étape des pavés est dangereuse et s'il pleut tout deviendra très compliqué et ça ne sera pas facile de passer. Il est essentiel que nos coureurs soient constants, forts, concentrés et animés de la volonté de se surpasser".

Cette nouvelle génération de coureurs colombiens donnera-t-elle raison à Jacques Anquetil trente ans plus tard? Cela passe forcement par une victoire sur le Tour de France. Est ce pour cette année avec Nairo Quintana? Quoiqu'il en soit, le cyclisme colombien est en pleine renaissance et c'est tant mieux pour le spectacle!

 

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